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Interview Solène Pantel et

Gaëlle Gueton sur le métier

d'attachée de Recherche

Clinique

Pour cette NewsLetter de Septembre, l’AMIL est allée interviewer pour vous Solène Pantel et Gaëlle Gueton, toutes les deux diplômée du Master Infectiologie de Lyon et pour vous donner deux point de vue différent sur le métier d'ARC:

Interview réalisé par Odile Umbert:

 

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O.U : Quel est ton parcours universitaire avant le master Infectiologie Appliqué ?

Solène :Prépa BCPST à Grenoble en 2007-2009

Licence 3 à Orsay en 2010-2011

DUT GB ABB à Lyon en 2011-2012

Master 1 biologie moléculaire et cellulaire à Grenoble en 2012-2013

Puis Master 2 Infectiologie professionnel en 2013-2014

Gaëlle : J’ai plutôt un parcours classique, c’est-à-dire une licence en biologie cellulaire et moléculaire puis un Master 1 avec la même spécialité.

 

O.U : Qu’est-ce qui t’a donné envie de te tourner vers la recherche clinique ?

Solène : J’ai toujours été intéressée par la recherche clinique sans trop savoir s’il était possible d’y accéder avec mon parcours. C’est en cherchant du travail après le Master que j’ai découvert le métier d’ARC par les annonces et la description du poste m’intéressait. J’ai pris contact avec des ARC en fonction pour leur poser des questions sur le métier. Celui-ci me correspondait bien : beaucoup de contact, travail organisé et cadré, travail concret sur de nombreuses pathologies différentes. Comme le marché de l’emploi était fermé en Recherche je m’étais fixée comme objectif de reprendre des études pour être ARC l’année d’après l’obtention de mon diplôme (soit 1 an de chômage).

Gaëlle : Après 6 mois de chômage à envoyer de nombreuses candidatures pour des postes d’ingénieur d’étude, j’ai préféré prendre les devants et trouver un métier qui embauche plus facilement et pour lequel je ne risque pas de finir au chômage au bout du premier contrat. Je me suis donc tournée vers la recherche clinique et j’ai découvert qu’elle offrait de nombreux postes avec des perspectives d’évolutions intéressantes. Je me suis ensuite lancée dans des recherches sur le métier d’ARC et j’ai été plutôt enchantée des missions que propose le métier.

 

O.U : Que t’a apporté le Master Infectiologie appliqué pour mener à bien ton projet de devenir ARC ?

Solène : D’avoir un Master m’a permis d’évoluer un peu plus vers le métier de chef projet (toujours en recherche clinique). Actuellement je réalise des missions d’ARC qui concerne le suivi des patients et l’apport d’aide aux investigateurs, mais j’ai également une partie d’aide au montage des projets au sein de l’hôpital, et de coordination de projets nationaux.

Gaëlle : On ne peut accéder à la formation qu’avec un bac+ 4/5 donc le Master m’a permis de m’inscrire à cette formation, mais également d’avoir la maturité nécessaire aux missions d’ARC.

 

 

 

 

O.U : Comment devenir ARC ?

Gaëlle et Solène :Il faut au minimum un Bac+4 pour être ARC. De plus, il faut obligatoirement une formation complémentaire accompagnée d’un stage.

 

O.U : Comment se déroulent ces formations complémentaires, combien de temps et sont-elles payantes ?

Gaëlle et Solène : Il en existe plusieurs types.

Par l’université :

-           Il y a le DIU FIERC, qui est une année de fac qui forme aux métiers de la recherche clinique. Environ 800euros, 3 semaines sur 3 mois + stage de 6 mois obligatoire.

-           Le Master 2 Santé Publiques, parcours HS-CR, 3 mois + 6 mois stage (prix inconnu, mais comme un master classique probablement)

 

Par les formations privées :

-           Option un peu moins longue, mais assez coûteuse : 4000€ pour 3 mois de formation à SUP santé (Lyon ou Paris) avec un stage obligatoire de 4 à 6 mois.

-           Ou celle que nous avons choisi : 6 semaines de stage intensif à CLINACT FORMATION (Sèvres proche de Paris) à environ 2700 euros. Des cours théoriques sur le métier et ses missions, beaucoup de réglementaires, des jeux de rôle, des mises en situation et projet de groupe. Le stage n’est pas obligatoire même s’il est plutôt conseillé.

 

Il existe d’autres formations privées moins connues.

 

O.U : Combien de temps après la formation as-tu obtenu ton premier emploi ?

Solène: J’ai trouvé un stage d’ARC investigateur à l’Hôpital Lyon-Sud, un peu avant la fin de ma formation, et mon premier emploi au Centre de Recherche Clinique de la Croix-Rousse (toujours actuel) un peu avant la fin de mon stage. Pour l’instant je ne me suis pas retrouvée au chômage depuis.

Gaëlle :Pour ma part j’ai commencé à chercher du travail pendant la formation et durant 1 mois après la formation. J’ai commencé à chercher à Lyon, car c’est là que je voulais travailler puis n’ayant pas de réponse tout de suite j’ai étendu mes recherches aux régions voisines et j’ai finalement été acceptée à Clermont-Ferrand dans une clinique privée, le Pôle Santé République. Donc il m’a fallu 1 mois pour trouver un emploi directement. Puis, pour vous dire qu’il y a beaucoup de postes, on m’a appelé 3 mois après que j’ai commencé pour me proposer un entretien pour un poste à Lyon. J’ai été accepté et je vais donc commencer en octobre à l’hôpital Lyon Sud en Hématologie-Oncologie à Pierre-Bénite.

 

O.U : Peux-tu nous parler de ton métier et des différents postes auxquels les ARCs peuvent prétendre ? (ARC à l’hôpital ou en entreprise) ?

Gaëlle et Solène : Il existe 2 grands types d’ARC, l’ARC moniteur et l’ARC hospitalier.

  • L’ARC moniteur peut travailler dans les laboratoires pharmaceutiques, les CRO (contract research organisation, qui sont des sociétés de prestation de service qui ont comme client les laboratoires pharmaceutiques) ou bien dans les hôpitaux. Son rôle est de faire le lien entre le promoteur (celui qui initie l’essai clinique) et l’hôpital qui participe à l’essai. Il a comme mission d’obtenir les autorisations auprès des autorités de santé pour lancer l’essai, de sélectionner les hôpitaux (centre) qui vont participer à l’essai clinique et de mettre en place l’essai au sein des centres. Il est donc amené à se déplacer souvent, environ 2 à 4 fois par semaine sur toute la journée, et à faire en sorte que les centres respectent le protocole de l’essai clinique. Tout au long de l’essai, l’ARC moniteur réalise un contrôle qualité de données afin de vérifier que les données ajoutées au cahier d’observation de l’essai clinique soit correctes par rapport au dossier médical du patient et que le médecin respecte bien le protocole.

 

  • L’ARC hospitalier (ARC h) quant à lui est généralement embauché par l’hôpital. Son rôle est de faire respecter le protocole de l’étude au personnel médical qui participe à l’essai. Il aide le médecin en lui rappelant les examens supplémentaires lorsque cela est nécessaire, la gestion des échantillons et leurs envois. Il gère tous les documents administratifs présents dans le centre. L’ARC h est au contact des patients et prend le temps de leur expliquer plus en détail l’étude auquel ils vont participer. Il fait remplir des questionnaires aux patients si c’est applicable. Une grosse partie de ses missions est de remplir les cahiers d’observations électroniques à partir du dossier médical du patient et de déclarer les évènements indésirables graves et non graves.

 

Il existe des possibilités d’évolution, telle que l’ARC coordinateur qui coordonne et supervise la réalisation des études cliniques dans le respect de la réglementation et des délais. Ou telle que le chef de projet, participe au montage du projet dans le respect de la réglementation.

 

O.U : Que préfères-tu dans ton métier actuel ?

Solène : Ce que j’aime dans mon métier actuel est que, l’hôpital de la Croix-Rousse étant à la fois un centre investigateur (inclusion et suivi des patients) et un promoteur (mise en place d’essais cliniques), je touche à un peu toutes les facettes du métier d’ARC et chef projet.

Je suis au contact des patients pour aider les médecins et réalise la saisie de données. Je coordonne également une étude comportant 4 centres en France afin de les aider dans la mise en place et la réalisation de l’étude au sein de leur hôpital. Enfin je touche également au métier de chef projet en assistant aux comités scientifiques de l’hôpital. Lors de ces comités, les médecins ou thésards en médecine présentent leur projet d’étude et nous les aidons à monter ceux-ci : rédaction du protocole, respect des réglementations, présentation du budget et soumissions aux autorités.

C’est donc un métier humain où l’on ne s’ennuie pas.

Gaëlle : J’aime bien le côté relationnel avec les patients, mais à part cela je n’ai pas de préférence dans mon métier, c’est justement ce qui me plait, on ne fait jamais la même chose chaque jour, ce métier est très polyvalent et c’est ce que j’aime.

 

O.U : Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants qui voudraient eux aussi devenir ARC ?

Solène : Je conseillerais principalement à ces étudiants, et à tous les étudiants en règle générale, de prendre contact avec des personnes exerçant le métier qui les intéressent. Cela permet de mieux appréhender la réalité du métier, et confirmer si celui-ci est fait pour soi ou non, mais cela permet également de commencer à faire son réseau, toujours utile lors de la recherche de stage ou d’emploi.

Gaëlle : Je n’ai pas vraiment de conseil, seulement que si vous voulez devenir ARC il faut aimer la paperasse, avoir un bon sens du relationnel, faire preuve de diplomatie et surtout être très organisé. Ceux qui aiment plus le côté médical, le métier d’ARC h est faite pour vous, car nous avons accès au dossier médical du patient et cela nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur l’efficacité des traitements ce qui est passionnant.

 

O.U : Pour finir qu’est ce t’a apporté l’AMIL ?

Solène : Un bon soutien relationnel lors de la période (pas toujours évidente) de l’après Master, premiers pas dans la vie de chômeurs/travailleurs. Aussi, faire partie d’une vie associative est toujours très enrichissant, et le montage de projets associatifs n’est finalement pas bien différent d’un montage de projet au travail, et permet de développer de nouvelles compétences en gestion de projet.

Gaëlle : L’AMIL m’a fait découvrir ce métier grâce à Solène PANTEL, diplômée du master Infectiologie, qui m’a parlé de son métier et surtout je n’aurais pas pu assister à sa conférence lors du Forum des Métiers de l’Industrie de la Santé, car il n’existerait pas sans l’AMIL.

 

Lecteurs et lectrices, si vous voulez en savoir plus sur ce métier et obtenir plus d’information sur les formations qui  permettent d’y accéder, n’hésitent pas à nous contacter par email : gaelle.gueton@gmail.com & solene.pantel@yahoo.fr

 

Merci beaucoup ! »

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